Prêts pour un article infiniment long ? C'est parti pour une année de soutien ! Non exhaustive parce que je n'ai pas tout mis et il faut bien garder en tête que c'est par petites touches en parallèle de l'école. Il faut trouver les bons moments où on a la forme pour un minimum de concentration.
Vous avez peut être vu dans mon article sur l'orthographe que l'année dernière en CP, ma fille et moi avons passé du temps sur l'apprentissage de la lecture. C'est la base de tout apprentissage en fait donc super important. Un peu de temps sur le reste aussi mais principalement sur la lecture. Et merveille elle est lancée !
Cette année en CE1, nous insistons sur les mathématiques. Quand c'est laborieux on parle de dyscalculie ou de logico-mathématiques pour ceux qui n'aiment pas les termes DYS. En effet il y a ceux qui trouvent que c'est une mode et d'autres qui ne veulent pas coller d'étiquette. Bref quand ton enfant acquiert à son rythme - lent n'est-ce pas - cet apprentissage, il faut vraiment réellement ralentir la cadence. La maitresse te dit d'ailleurs qu'elle ne suit pas le programme et que son parcours en classe est différencié.
Elle m'a conseillé de revoir la base : la dizaine, 0 à 10.
Sur internet j'ai fini par tomber sur la méthode de Singapour et j'ai décidé d'acheter la version française ancienne édition. Un mot là-dessus pour résumer ce que j'ai lu à ce propos : les gens sont élogieux, si ce n'est que la version originale est bien meilleur que la française. Elle peut être formidable en classe à condition que toute l'école s'y mette en même temps car tout se suit et dans un ordre qui diffère du programme français classique. Alors je me dis que finalement il faudrait que tout le pays s'y mette pour ne pas léser les enfants qui déménagent.
J'ai pris l'ancienne édition parce que ceux qui ont vu les deux ont trouvé la nouvelle édition plus light donc décevante. J'ai lu aussi qu'en ayant le guide pédagogique et les fichiers, inutile de prendre le manuel. En fait pour notre cas les fichiers suffisent. Le guide est intéressant mais je m'éparpille. Donc fichier A et B de l'élève nous feront un bon soutien.
C'est imagé et clair. J'aurais voulu avaler les pages pour rattraper le retard mais... patience cher parent !
De page en page nous arrivons à celle-ci qui initie admirablement à la notion d'addition, soustraction, total, manque, tout ça.
En tant que "parent d'enfant qui va à son rythme", tu sais que même si tu as de beaux exercices papier, il doit tâter et manipuler. Donc c'est reparti pour le même exercice mais en dehors du livre.
Je lui mets le total désiré (ici le 10) et la 1ère partie (ici le 3). Elle rajoute les jetons du 3. Puis continue dans la partie manquante. Elle doit alors compter le nombre de jetons ajoutés à la partie manquante. Et reformuler à haute voix : 10 c'est 3 et 7. (Si j'enlève 7, il reste 3 etc).
Nous avons fait divers totaux mais avons insisté sur les complément à 10. Ensuite un petit exercice de mémorisation : On cache sous les couvercles les paires compléments à 10 et on doit les retrouver. Avec qui s'est caché le 2 ?
Gagné ! C'est très difficile pour elle d'apprendre "bêtement" par cœur des tables. C'est un long apprentissage qui n'est pas résolu en un exo mais il contribue. Objectif calcul mental un jour...
Lorsque j'ai commandé mon kit Innombrables, il n'y avait pas le 3ème livre "La fête de 10". Je vais devoir le commander ! C'est une petite histoire sur les compléments à 10. C'est un moyen subliminal de les apprendre qui ne se refuse pas !
Nous utilisons beaucoup les jeux de l'oie d'additions.
Ensuite comme je remarque que le gros de la classe pose les soustractions, la maitresse et moi échangeons deux mots et elle me met sur la piste des représentations des unités et dizaines en cubes. Apparemment le nouveau programme exige en soustraction de ne plus parler de retenue et tout ça tout ça comme on l'a appris nous-même mais de parler de "casser une tour". Euh je n'ai pas tout compris ! Il faudrait que je vois la procédure de mes yeux parce qu'à vrai dire oralement je ne vois pas encore tout le processus. J'ai toujours eu du mal à comprendre ce qu'on me disait oralement : ce qu'on m'épelle, les numéros de téléphone, n'importe quel calcul mental, le calendrier... euh je dois avoir une petite dose de besoins spécifiques ! Haha ! Bref je suis visuelle.
Ok donc objectif soustraction posée ! En prenant la direction cubes, unités et dizaines !
Groupement de 10
Nous reprenons les fiches que j'avais plastifiées l'année dernière pour compter les choses en faisant des sacs de 10.
Un sac ou un paquet de dix s'appelle "une dizaine", ok ce n'est pas un sac à main, un sac à dos, un cartable, c'est "une dizaine" ! ;-) Et les autres, les "tout seul" n'ont pas le droit au sac, ce sont les unités.
(Attention exercice à difficulté visuo-spatiale ! Pour le dénombrement, bien colorer chaque objet et expliciter patiemment à l'enfant la stratégie de faire des regroupements d'objets proches parce que coordonner les yeux et le feutre pour entourer peut aussi demander de la pratique).
Dizaines et unités, 0 à 99
Maintenant que nous sortons de la dizaine et que nous travaillons les nombres à deux chiffres, nous sortons notre jeu des In nombrables pour jouer à la bataille.
Vous connaissez le jeu, on joue à deux. Chacun son tas de cartes face cachée, on retourne une carte en même temps et on pose sur la table. Alors elle me dit 91 est plus grand que 35.
J'insiste pour qu'elle commence par la carte de gauche car elle manque de stratégie visuelle pour balayer et lire les choses de gauche à droite et de haut en bas.
Avec le jeu des in nombrables, il y a bataille lorsqu'on tourne deux cartes Joker 100.
En fait cet exercice est crucial dans notre construction du nombre. Evidemment cet apprentissage va se faire petit à petit pour ma fille. L'année dernière déjà elle avait affaire au crocodile gourmand qui voulait toujours manger la plus grande part. NB : son orthoptie fait qu'elle a du mal à appréhender les diagonales, les signes < et > sont donc délicats à intégrer mais ce crocodile aide beaucoup.
Connaitre la comptine et savoir compter ne suffit pas à cette notion de l'ordre, du plus petit et du plus grand. Combien de fois avons-nous répéter : le premier dit/compté est le plus petit. Celui qui arrive après est le plus grand (puisqu'on continue à le servir) ?
Nous avons la frise numérique des innombrables de 0 à 99 au mur (que j'ai plastifiée avant de mettre la pâte à fixe). Nous y avons beaucoup recourt pour apprendre la comptine (60-70-80-90 restent les points faibles), pour additionner : on commence à 0 et on avance en faisant +1 ou +2 régulièrement ou bien aléatoirement +3 +12 +7 +5 peu importe, pour soustraire : aïe la marche arrière est délicate ! et pour comparer 2 nombres. Nous l'avons longtemps gardée en horizontale, en ce moment nous l'avons installée en verticale pour qu'elle visualise mieux petit/grand. C'est comme une tour de lego, plus on rajoute de brique plus c'est grand.
Représentation des dizaines et unités
Alors quand elle n'arrive pas à trouver quel nombre gagne, on démontre encore et encore que le premier nombre compté est le plus petit, et le nombre prononcé ensuite est plus grand : On dessine des sacs "dizaines" rouges avec toutes les unités bleues dedans.
On construit en 3D la tour des dizaines car on se rend compte que pour savoir qui gagne, la première information décisive est la dizaine. Oh regarde on a déjà fini le 35, tandis qu'on n'a pas terminé d'en rajouter, en rajouter, ++ et + à 91.
Sur le site Ipotame j'ai trouvé à imprimer les cubes et les tours en 2D que j'ai peint en bleu et rouge. J'aurais apprécié les carrés de centaine.
PS: Oh et bien en recherchant le lien, je les ai trouvés colorés et avec les centaines et même le cube des milliers !
Nous révisons ces représentations avec également le fichier de Sanleane.
A chaque fin de dizaine, on se rend compte qu'on peut échanger 10 cubes par une dizaine et on passe à la suivante.
On vérifie tout ça avec plusieurs séries de l'exercice suivant.
Il s'agit de colorier de la même couleur chaque paire cubes-nombre. Elle s'en sort très bien si ce n'est un petit souci d'organisation avec ses crayons pour savoir quand en changer, elle oublie.
Mrrrh je vais devoir plancher sur la question de la tenue du crayon, on la croirait gauchère là !
Et on reprend notre bataille avec quelques arrêts tours et cubes si besoin.
On arrive à la centaine.
Avec le tableau du rituel "Chaque jour compte" de Sanleane.
Et le puzzle de Haddock (que je n'ai pas séparé jusque là). Nous nous en sommes juste servi comme départ pour compléter le tableau.
Maintenant elle fait 3 ou 4 nombres à trois chiffres qu'elle choisit (en début de séance je lui fais éviter de tomber directement sur les délicats 70 et 90).
Après cet échauffement, addition posée avec le gabarit du Cartable fantastique qui aide vraiment. Grâce à lui et le code couleur on se repère bien sans se perdre dans les termes droites gauches.
Avant la photo suivante, on s'était fait une mise en jambe avec les tours et cubes pour bien repérer l'intérêt de poser l'addition, parce que déjà on n'a pas tout le temps les objets à compter sous les yeux et ensuite parce que même si on les a, ça prend du temps de compter. Déjà la séance promettait d'être bonne parce qu'en comptant les tours/dizaines je l'ai entendue compter 10, 20, 30 etc ! Elle ne s'est pas rendu compte du progrès mais compter de 10 en 10 n'est pas le truc qui coule de source.
Ok on comprend l'objectif de poser l'addition. On pioche deux nombres et c'est parti !
Nous avions déjà quelques séances avec ce gabarit à notre actif et là elle m'a vraiment épatée. Elle a fait plusieurs opérations pendant lesquelles je suis très peu intervenue... Ouaw ! La petite soeur qui voulait participer piochait les nombres et quand elle avait terminé demandait si sa soeur avait gagné. Comme c'était le cas, elle nous a mis l'ambiance joyeuse et gros câlin !
De la délicate collaboration parent-enfant face aux difficultés d'apprentissage
Je vous parle de tout ça, je ne sais pas trop pourquoi en fait. Je ne suis pas spécialiste, ni en pédagogie ni en mathématiques. Je suis une mère, qui n'aime pas les maths à vrai dire mais enfin j'ai suivi sans encombre jusqu'en 4ème où je ne comprenais plus à quoi rimait tous ces x et y ! C'est juste un témoignage de ce qui peut être fait mais c'est vrai qu'on y passe du temps sur le net. Je remercie ces professeurs qui mettent à disposition tout ça ! Je ne regrette pas l'achat de la plastifieuse qui a bien travaillé depuis l'année dernière !
Je semble peut être douce de prime abord mais la patience et la tolérance avec les difficultés de mon enfant ne vont pas tant de soi. Mon affect de mère m'empêche régulièrement de prendre du recul et de lui laisser la place de faire des erreurs... j'y travaille ! Je l'ai beaucoup stressée, je m'en rends compte. Aussi nous grandissons toutes les deux. Je crois que c'est plus facile de prendre de la distance avec un autre enfant mais de l'autre côté puisque c'est le mien, la ténacité et la volonté de bien faire prend le relai !
Aujourd'hui nous avons fait une séance parfaite chacune dans notre partie : les maths pour elle, la zénitude pour moi. Enfin c'est elle qui a fait le plus impressionnant du travail puisque je n'ai pas eu trop à me tempérer avec son excellent boulot ! Je sais qu'on n'est pas sorties d'affaire et qu'il y aura encore des erreurs, même sur du +0 ou +1 ! Mais tout ce cheminement porte ses fruits et mène où il faut.
"Respire Maman" me dit-elle quand je commence à m'énerver. Et je le fais ! Cher parent, prenez soin de vous, allez méditer, faites une activité rien que pour vous. Aider son enfant, passe par vous aussi !
Merci à ma fille que j'admire ! Parce que parfois on est de ceux qui n'exhiberont pas de tableaux d'honneur, Félicitations du jury et moyennes mirobolantes mais qui relèvent pourtant mille défis chaque jour ! Et merci aussi à la seconde puce pour sa patience, la petite sœur qui veut toujours se mettre dans nos pattes et se fait trop souvent éconduire (le travail en double niveau, on a du mal !) !
A tous les parents surmotivés !
